vendredi 18 avril 2014

Escale à Alice Springs

Alice Springs est notre troisième étape de voyage. Plus qu’une vraie destination, cette ville perdue au milieu de l’Outback est surtout un stop obligatoire avant de rejoindre Uluru. En effet, le fameux rocher est difficilement accessible. Nous avions le choix entre l’avion via le minuscule aérodrome d’Ayers Rock ou le transfert en car depuis Alice Springs. Nous avons choisi la seconde solution qui nous permet de voyager à travers le désert et de découvrir un peu plus l’Australie profonde.


Le 20 février 2014, nous nous réveillons à Sydney prêtes pour partir à l’aventure dans le Bush. Sans y être déjà allées, nous savons que ce qui nous attend à Alice Springs sera très dépaysant. A l’aéroport, nous profitons du temps d’attente avant l’embarquement pour prendre un petit déjeuner et faire un peu de shopping.


Après JetStar et Virgin Australia, nous voyageons cette fois sur Quantas, la compagnie nationale. L’avion est à moitié plein ce qui nous permet de nous installer confortablement pour ces 3h de vol. Nous décollons face à l’Océan Pacifique avant de tourner autour de la baie de Sydney. Un dernier coucou à l’Opéra et nous voici en route vers le désert rouge. Les paysages qui défilent à travers le hublot offrent un véritable spectacle. Nous survolons quelques temps la campagne verdoyante avant d’arriver au dessus d’une terre plus aride. La végétation laisse place aux roches brunes puis tout devient rouge. Nous voici au dessus de l’Outback australien.




Vus du ciel, les lacs de sel qui serpentent à travers le désert ressemblent à des peintures nacrées. Je passe une grande partie du vol à admirer ce panorama étonnant. À l’approche d’Alice Springs, la terre flamboyante est parsemée de buissons et de petits arbres. La piste d’atterrissage se profile au milieu de ce no man’s land et nous atterrissons un peu brutalement sous un soleil de plomb. Dès la sortie sur le tarmac, l’effet est saisissant. Nous sommes en plein milieu de l’Australie à des milliers de kilomètres de la vie urbaine.





Nos bagages sont vite récupérés dans cet aéroport de cambrousse. Le car qui nous emmène ensuite vers les hôtels d’Alice Springs nous offre une première visite des environs. Le sol est brulé par la chaleur et les seules âmes que nous croisons sont quelques aborigènes marchant à travers le bush.


Après avoir déposé nos affaires dans notre chambre, nous partons à la découverte d’Alice Springs. Je prends peu de photos mais j’observe…beaucoup. Ce lieu est un choc. Pour la première fois depuis mon arrivée en Australie, je me sens vraiment loin de chez moi, dans un univers complément différent. Dans les rues, des groupes d’aborigènes sont assis par terre, visiblement désœuvrés. Dans les quelques magasins et restaurants croisés, nous ne voyons que des blancs et des asiatiques au travail. Chaque population semble se regarder du coin de l’œil, parfois avec méfiance, souvent avec désintérêt. Je ressens un certain malaise devant un tel clivage. L’aspect des rues, rudimentaire et sans charme, la température caniculaire et le décalage horaire n’aident pas. Après un lunch léger, nous retournons à l’hôtel pour nous reposer quelques heures. Je profite de cette pause pour faire des recherches sur la culture et l’histoire aborigène. D’avoir poser les pieds sur cette terre si spéciale attise ma curiosité. Je pense aux questions sociales du pays et au passé de l’Australie: ces thèmes tabous très difficiles à aborder ici. Je réalise que cette étape dans l’Outback donnera sûrement une autre dimension à mon expérience australienne.


Le soleil se couche tôt mais une petite nuit nous attend. Demain, il faudra être prêtes à 6h pour partir vers Uluru. Un peu perdues, nous demandons conseil à l’hôtel pour notre diner. Contre toute attente, nous passons la soirée dans un restaurant très agréable, sous une tonnelle décorée de vignes et de lampions. Le menu est composé de plats typiques aussie: côtes de porc caramélisées, viandes de kangourou, de crocodile, de chameau et salade d’emu. Je me laisse tenter par l’agneau braisé et sa vegetable pie tandis que Catherine opte pour le barramundi et son couscous léger mêlé d’asperges fraîches et de tomates séchées. Les mets sont fins, délicieux et bien présentés. Mon assiette est une surprise, la pie est en fait une couche de pâte feuilletée moelleuse, agrémentée de légumes et recouvrant une cassolette de ragout d’agneau et de patates douces. Un vrai régal ! En dessert, je ne résiste pas à l’apple turnover, sorte de chausson aux pommes amélioré, accompagné d’une crème légère et d’une boule de classe macadamia. Alors que nous pensions devoir mettre nos papilles au repos dans le désert, nous dégustons finalement l’un des meilleurs repas du voyage.

Ainsi rassasiées, nous retournons à notre chambre et préparons nos affaires pour le réveil aux aurores. La nuit est calme, douce et courte !

Photos: @AC, @CC

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire