dimanche 11 mai 2014

Kings Canyon

3h15 - Dimanche 23 Février 2014, le réveil nous tire du sommeil. Il est temps de quitter le parc national d’Uluru - Kata Tjuta pour reprendre la route vers Alice Springs. En chemin, un détour nous promet les plus beaux paysages de l’Australie, mais avant cela, il faut trouver le courage de sortir du lit.



L’excitation nous aide à ouvrir les yeux et à nous préparer rapidement. Nous disons bye bye à notre joli hôtel et à peine montées dans le bus, nous profitons du début du voyage dans l’obscurité pour finir notre nuit. Lorsque jour se lève sur l’Outback et nous retrouvons les paysages vus à aller. À la fameuse interaction, la seule et unique des alentours, le car prend la direction de Kings Canyon, l’un des sites les plus grandioses du continent.




Une fois encore, la journée démarre tôt car le trek dans le canyon ne peut se faire que le matin, lorsque la chaleur est encore supportable. Nous roulons pendant plusieurs heures au milieu d’un décor désertique, souvent scarifié par les ravages du feu. L’environnement est hostile et les consignes de notre guide en préparation de la randonnée commencent à m’inquiéter. Il parle de serpents très venimeux, d’araignées géantes, du risque de déshydration qui peut mener à l’évacuation d’urgence par hélicoptère, des marshalls parfois incapables de porter secours aux marcheurs en difficulté… Tout un programme. Je ne dis rien mais je n’en mène pas large en sortant du car.




Malgré toutes ces mises en garde, rien ne peut affecter notre émotion face à la beauté et la grandeur des lieux qui nous entourent. Nous sommes encore en dehors de Kings Canyon que déjà le spectacle commence. La terre rouge offre un contraste saisissant avec le bleu du ciel, et le silence se fait presque solennel. Nous ouvrons grand nos yeux, prenons une large respiration et nous mettons en marche.



La montée dans le canyon est rude : 500 marches naturelles creusées à même la roche, souvent hautes, parfois penchées. Le denivelé est impressionnant et l’un des marcheurs découvre qu’il a le vertige… Mais il est déjà trop tard pour renoncer car la pente est trop difficile, il doit continuer le trek. Ce détail va se révéler stressant pour la suite de l’aventure. Nous transportons chacun 3 litres d’eau, la quantité obligatoire pour un trek de 2h dans l’Outback mais notre groupe prend du retard et nous comprenons que nous allons rester dans ce canyon plus longtemps que prévu! Le malheureux randonneur est à bout de nerf, le soleil et la température montent rapidement…Tout se terminera bien mais sur le moment, cette situation ajoute un aspect un peu dramatique à l’expérience!



Notre guide tente de maintenir le rythme et le calme en nous parlant de la géologie, de la faune et de la flore du bush. Et en parlant de faune, nous avons l’honneur (l’horreur!) de voir un énorme lézard nous couper la route.





Une fois arrivés en haut du canyon, nous entamons la marche sur la crète. Ce que je vois alors est à couper le souffle. Je répète à Catherine au moins dix fois de suite: “c’est trop beau, c’est vraiment magnifique”. Dans cette immensité de roche et face à l’horizon désertique, nous ressentons à la fois une grande liberté et un sentiment de petitesse face à la Nature. Le paysage varie souvent. Des plateaux rocheux, nous passons ensuite aux oasis vertes, puis aux gorges abruptes. Cette promenade clôture notre exploration de l’Outback de façon grandiose.






Après le trek, nous rejoignons Kings Canyon Resort pour un déjeuner au milieu des kangourous et des émeus. Nous reprenons ensuite la route vers Alice Springs située à 500kms. En chemin, nous nous arrêtons sur une station de ravitaillement du désert. Alors que chacun s’éloigne pour se dégourdir les jambes, boire un café et manger un sandwich, nous restons près du car. Quelle bonne idée ! Une australienne arrive dans son gros 4x4 et en sort avec un bébé kangourou blotti dans une couverture. Le pauvre animal a perdu sa maman et cette dame s’occupe de l’amener dans un refuge pour les bébés kangourous orphelins. Il n’a pas l’air sauvage, je demande donc si je peux le prendre dans mes bras. Il est vraiment mignon mais je finis par le rendre car je ne me vois pas ramener ce petit kangourou avec moi à Melbourne.



Nous passons la fin du trajet à somnoler et à admirer les couleurs de la fin de journée sur le désert. En arrivant à Alice Springs, nous dinons à nouveau dans notre délicieux restaurant sous le patio de verdure avant de rejoindre nos lits, exténuées. Demain, retour à la civilisation après cette aventure inoubliable au cœur de l’Australie.



Photos: @AC, @CC

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